Quelques lectures pour cet été…

Quelques lectures pour cet été…

A l’heure de planter le parasol, il s’agit de trouver le truc qui va vous scotcher sur la serviette assez longtemps pour parfaire le bronzage qui fera de vous une star à la rentrée. Voici quelques lectures de ce début d’année qui sont un peu passées à l’as mais qui me semblent tout à fait adaptées à la saison.

vesaleLE HUITIEME LIVRE DE VESALE – Jordi LLOBREGAT

On commence par un espagnol, Jordi Llobregat, qui nous propose Le huitième livre de Vésale, un très bon roman d’aventure, et même un roman de gare qui s’assume comme tel et qui a bien raison. Ca se passe à Barcelone et il y a comme un épais parfum de mystère… Si ça vous rappelle quelque chose, c’est normal. L’ombre du vent de Ruiz Zafon est une influence clairement revendiquée. Si vous faites partie des trois milliards de lecteurs qui ont aimé le livre, vous aurez le plaisir de lire quelque chose « qui a un air de famille » mais qui est loin d’être une simple copie parce que « le huitième livre » a sa propre originalité. En effet, l’auteur a eu la bonne idée de le situer en 1888, au moment où va s’ouvrir la grande Exposition Universelle. D’où un univers parfaitement exploité, qui évoque Jules Verne avec des vrais morceaux de Frankenstein dedans.

Le roman s’ouvre alors que Daniel, jeune barcelonais étudiant en médecine à Oxford, rentre au pays pour enterrer son père. Il apprend que celui-ci enquêtait sur la mystérieuse série de meurtres touchant de jeunes ouvrières, meurtres qui réveillent de vieilles superstitions… Cette enquête va l’amener à découvrir une sombre machination.

Dans Le huitième livre de Vésale, il y a des méchants vraiment méchants, des héros nobles et généreux, des secrets de famille, des rebondissements en veux-tu en voilà et comme le Sieur Llobregat a un vrai sens de la narration cela fonctionne très très bien sur les 600 pages de ce bon pavé. Je vous aurai dit l’essentiel quand j’aurai souligné que Le huitième livre de Vésale est un premier roman.

traduit de l’espagnol par Vanessa Capieu

Le cherche midi – 21 euros

menteurLE MENTEUR – Nicholas SEARLE

Autre premier roman, Le menteur est un roman à intrigue qui mérite aussi votre attention. On y fait la connaissance de Roy, une vieille fripouille quasi octogénaire qui veut monter une dernière arnaque avant de faire valoir ses droits à la retraite. Son objectif est de dépouiller Betty, une riche veuve qui va s’énamourer de lui avant de se faire plumer comme une (vieille) oie blanche sitôt la bague passée au doigt. Du moins le croit-il… Car nous, lecteurs, avons une longueur d’avance, et nous comprenons rapidement que la Betty en question est peut-être davantage chasseuse que proie. La vérité sur les personnages, leur histoire et leurs motivations, nous sont dévoilées chapitre après chapitre, au cours d’un effeuillage très bien construit qui nous en dit chaque fois un peu plus sur leurs secrets respectifs. Le Menteur nous promène entre l’Angleterre et l’Allemagne, entre les années 30 et aujourd’hui ou plutôt l’inverse puisque le roman nous amène progressivement au fait générateur de toute l’histoire. Roman haletant au suspense bien entretenu, Le Menteur est également une réflexion intéressante sur la vengeance et la résilience.

traduit de l’anglais par Simone Arous

Fayard – 23 euros

D’OMBRES ET DE FLAMMES – Pierric Guittaut

GUITTAUTD’habitude, ce sont plutôt les américains les maîtres du genre « polar rural » mais là, on tient un Français vraiment très convaincant. La fille de la pluie, le premier roman de P. Guittaut, paru en 2013 en Série Noire m’avait beaucoup plu… et celui qui est sorti ce printemps est du même niveau.

Nous sommes en Sologne, la région où est né le major de gendarmerie Fabrice Remangeon et dans laquelle il vient d’être muté à la suite d’une mesure disciplinaire. Une région pauvre où les superstitions sont très vivaces et où Remangeon est connu comme le loup blanc. Plus que le gendarme, c’est le fils du sorcier dont les habitants saluent et/ou redoutent le retour… Ce retour au pays, c’est tout sauf une promotion pour Remangeon qui s’était juré de ne plus remettre les pieds dans cette Sologne qui ne lui rappelle que des mauvais souvenirs et notamment la disparition mystérieuse de sa femme, dix ans auparavant. Une histoire très bien conduite sur fond de braconnage, de haines recuites… et de jeteurs de sort.

Gallimard, série noire – 18 euros

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.