Les vagabonds – Richard Lange
Voici un heureux et curieux mélange à la croisée de deux genres : le polar et le livre de vampires. Nous sommes en 1976, du côté de Dallas, auprès de deux frangins qui « font la route » : Jesse et son aîné Edgar, handicapé mental. Deux paumés parmi d’autres ? Pas tout à fait car les deux frères partagent un régime inhabituel : ils ont besoin de consommer du sang humain à intervalle régulier pour survivre. Cela fait 70 ans qu’ils vivent ainsi en marge de la société, tentant de passer sous les radars. Ce qui pourrait n’être qu’une série Z plaisante mais sans prétention acquiert une vraie intensité dramatique grâce à la psychologie très fouillée des personnages. La relation entre les deux frères, en particulier, n’est pas sans rappeler celle de George et Lenny, les héros du roman Des Souris et des hommes . Quant à Charles, l’homme lancé à leurs trousses en quête de vengeance et d’une paix impossible, sa douleur est palpable.
« Le meilleur roman de vampires que j’ai lu.. » écrit Stephen King en 4ème de couverture. Je n’en ai pas lu tant que cela, de romans de vampires, mais je partage complètement son enthousiasme pour le livre de Richard Lange, qui davantage qu’un simple roman d’aventures peut se lire comme une métaphore de la société américaine contemporaine, implacable avec les laissés pour compte.
Traduit de l’anglais (E.U.A) par David Fauquemberg
Editions Rivages – 22.50 euros