Le crieur de nuit, c’est une histoire de famille, un huis-clos familial qui se déroule dans le laps de temps séparant la mort d’un homme de ses funérailles. Cet homme, c’est le père de Sophie, la narratrice. Un homme dur, qui fut un véritable tyran domestique et un père bien peu – et très mal – aimant. Par la faute d’une maladie de Parkinson déclenchée de manière précoce et qui fit de leur père un être très diminué durant les dernières decennies de sa vie, Sophie, son frère et sa soeur ont été privés de toute possibilité de lui demander des comptes, de faire la paix peut-être. Dans l’esprit de ses enfants, l’homme est resté figé dans cette posture d' »ogre » terrible et tout puissant.
Le crieur de nuit est un récit tout en nuances, qui nous parle avec des mots très justes du manque d’amour, et des cicatrices qui ne se referment pas. La gravité du propos n’exclut pas l’humour, au contraire. Les pages consacrées au chassé-croisé des morts difficile dans le caveau familial sont franchement hilarantes.
Editions Gallimard – 13,50 euros