EN QUARANTAINE – Joe OLLMANN

EN QUARANTAINE – Joe OLLMANN

  • Post author:
  • Post category:BD

John aQUARANTAINE la quarantaine. Marié avec Chan, il a un bébé… et deux grandes filles de 20 ans et quelques, d’un précédent mariage. Faites le calcul, il a été père très jeune. C’est là son drame ; John aimerait bien pouvoir souffler plutôt que passer ses moments libres dans les couches et les biberons. C’est pas qu’il n’aime pas son enfant, il l’adore, sa femme aussi, mais les nuits écourtées finissent par l’épuiser, il devient un poil acariâtre, et cela se ressent, y compris dans son boulot. Directeur artistique dans une revue culturelle, John a un peu tendance à multiplier les boulettes, ces derniers temps. Bref, il a besoin de s’évader de son quotidien. Son fils, indirectement, va lui en donner l’occasion. En surfant sur l’internet à la recherche de vidéos pour son fils, John découvre une charmante chanteuse pour enfants, la très jolie Sherri Smalls, une ancienne chanteuse de rock reconvertie en interprète de chansons enfantines. Après s’être beaucoup interrogé et avoir pas mal fantasmé, John se décide à contacter Sherri par internet en lui proposant une interview pour son magazine. Il part pour New York, et là, le fantasme va devenir réalité… ou pas.

Il y a beaucoup d’humour et de mélancolie aussi dans cet album qui n’est pas autobiographique. L’auteur, Joe Ollmann nous met d’ailleurs tellement en garde sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une autofiction qu’on a un peu de mal à le croire ! John est un homme qui se voit vieillir. 40 ans, c’est la fin du début ou le début de la fin, et il n’a jamais vraiment vécu. Il aurait bien envie de rattraper le temps perdu et en même temps il veut pas perdre ce qu’il a : sa femme et son fils. La tendance de Joe à l’auto-apitoiement pourrait irriter s’il n’était pas aussi marrant, à son corps défendant. Il faut dire qu’il ne s’épargne pas… et qu’il ne nous épargne aucune de ses (nombreuses) petitesses. Les personnages féminins s’en sortent beaucoup mieux. A commencer par Chan,sa femme, décidément très cool. A sa place, j’en connais plusieurs qui auraient déjà viré le bonhomme, qui peut se révéler assez mesquin. Du genre a chronométrer les minutes de grasse matinée de sa femme et à récriminer si elle dépasse de cinq minutes. Et puis, il y a Sherri qui est vraiment une fille en or. Déterminée, fidèle en amitié… une chose est sûre, elle mérite mieux que John ! La suite dans la BD…

Editions Presque Lune – 24 euros