Journaliste américain spécialiste du terrorisme, Sebastion Rotella nous livre un premier polar bien construit, très documenté et haletant de bout en bout. Valentin appartient à la patrouille américaine des frontières, chargée d’empêcher l’immigration illégale. Un jour qu’il est à la poursuite d’un passeur, il commet l’erreur de franchir arme à la main la frontière mexicaine. Incident diplomatique et gros ennuis en perspective… Pour échapper aux sanctions, Valentin va devoir travailler pour l’inspection des services qui cherche à coincer son patron, pas exactement un modèle de déontologie. De fil en aiguille et un peu à son corps défendant, Valentin va se retrouver infiltré dans un redoutable gang de narcotraficants pour le compte de l’officier Leo Mendez, flic mexicain incorruptible aux méthodes très personnelles.
L’action va nous conduire en Amérique du Sud, au coeur de la « triple frontière » entre l’Argentine, du Brésil et du Paraguay qui constitue un vrai « far west » sud-américain et un fantastique terrain de jeu pour les traficants, les faussaires et les terroristes de tout poil. Qu’il s’agisse des prisons mexicaines (scènes proprement hallucinantes) ou des bas-fonds et des bouges des bleds de la triple frontière, les descriptions de Sebastian Rotella font froid dans le dos, d’autant que l’auteur précise qu’il n’a rien inventé. Si on apprend pas mal de choses, ce polar n’a heureusement rien de didactique. C’est avant tout un thriller efficace à l’intrigue bien ficelée, qui peut se lire d’une traite. En un mot, un bouquin assez épatant.
Traduit de l’anglais (E.U.A) par Anne Guitton
éditions Liana Levi – 22.50 euros