TRIBURBIA – Karl Taro Greenfeld & L’AUTRE COTE DES DOCKS – Ivy Pochoda

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Cette rentrée nous offre deux bons romans de deux jeunes auteurs qui prennent New-York comme cadre de leur récit et nous montrent deux facettes très différentes de the Big Apple.

Karl Taro Greenfeld situe son intrigue dans le quartier de Tribeca, un quartier qui fut populaire mais qui depuis quelques années est gagné par une vague de gentryfication. C’est un endroit de Manhattan où producteurs, photographes de mode et artistes se sont installés en nombre avant d’être rejoints par des gens qui ont un « vrai boulot », banquiers et autres avocats.. Dans une certaine mesure l’équivalent new-yorkais du canal Saint-Martin…

Triburbia nous fait partager le quotidien de quelques-uns de ces bobos new-yorkais, qui ont pris l’habitude de se retrouver pour partager un café près de l’école (chère) où ils accompagnent leurs gamins. Pas des amis, ni même des copains, ce qui explique leur souci commun de ne jamais baisser la garde et de masquer d’éventuelles fêlures. Plus qu’un roman, Triburbia est un ensemble de nouvelles qui s’entrecroisent autour de personnages récurrents, attachants ou irritants selon les cas. Photographe de mode au top, artiste ayant du mal à percer ou au contraire ayant raté le coche, cuisinier italien qui ouvre un resto après l’autre, et même un homme d’affaires/gangster juif qui fascine le petit groupe par sa « street credibility ».

Même si certains personnages sont un peu caricaturaux, l’auteur montre un réel talent de portraitiste et joue de l’humour très efficacement. Grâce à cela, Triburbia emporte le morceau. A découvrir…

Avec L’autre côté des docks, on se retrouve dans un New York moins huppé et plus composite socialement. Red Hook, c’est le nom de cet endroit, se trouve dans une extrémité de Brooklyn, à l’embouchure de l’East River. Une nuit, deux jeunes filles de 15 ans, de la partie la plus « bourgeoise » du quartier ont la mauvaise idée de partir faire du canotage sur la rivière, histoire de tromper l’ennui, de voir leur quartier depuis « l’autre côté » des docks. L’équipée tourne au drame et coûte la vie de l’une d’entre elles. Ce drame va profondément modifier l’équilibre du quartier et la vie de certains de ces habitants, en premier lieu celui des témoins cachés de la noyade.

L’autre côté des docks est un roman à l’atmosphère envoûtante, qui mêle réalisme et poésie. Le suspense, bien présent, n’est pas l’argument ultime, mais la cerise sur la gâteau de ce très beau premier roman dont on retiendra avant tout l’écriture subtile et puisamment évocatrice.

Triburbia – traduit de l’anglais (E.U.A) par Françoise Adelstain – – Editions Philippe Rey – 20 euros

L’autre côté des docks – Traduit de l’Anglais (E.U.A) par Adelaîde Pralon – Editions Liana Levi – 22 euros

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