Jamal Khan est analyste à Londres. Ce cinquantenaire cultivé a en partie réussi sa vie, il a bonne réputation, publié quelques livres qui ont trouvé beaucoup de lecteurs, trouvé un ami fidèle en la personne d’Henry, un metteur en scène de théâtre reconnu, et il chérit son fils, Rafi. Mais derrière la façade respectable, l’analyste s’analyse et revient sur son passé familial (son père qui choisit de partir au Pakistan en laissant ses enfants à leur mère anglaise, sa soeur, incarnation de la tempête tropicale, aussi attirante que violente) et son passé amoureux (Ajita, le premier amour qui finit mal, Karen, l’antithèse qui n’a pas l’effet d’antidote, Josephine, la mère de son fils). Le récit se construit d’abord comme un aller-retour entre présent et passé, jusqu’au pivot central, un crime qui détruit et définit le narrateur.
Derrière le masque de l’impassible analyste, se cache donc un raconteur d’histoires, amoureuses ou salaces. Tout et tous tournent autour du désir et de la culpabilité : comment y survivre, ou comment vivre sans ? Un très beau roman, ample et approfondi, qui donnerait presque envie de commencer une analyse…
Traduit par Florence Cabaret
Christian Bourgois – 23 €