Le 31 décembre 1999, Faith se réveille sous le coup d’une illumination divine : elle doit organiser un vide-grenier avant de mourir le soir-même. Avec l’aide de quelques jeunes, elle vide son immense demeure : secrétaires, tables, lampes Tiffany, bijoux de famille, tableaux… Elle, qui avait une adoration pour toutes ces antiquités conservées depuis des générations, qui en avait toujours pris le plus grand soin, va s’en séparer en l’espace d’une seule journée. A Bass, tous les habitants d’abord surpris de les voir ainsi exposées sur la pelouse, vont les acheter pour une bouchée de pain. Arrivent très vite Claudia Jean, sa fille qui avait fugué 20 ans plus tôt, Bonnie une antiquaire, Jack Jasper le shérif adjoint de la ville et le Père Georges. Interloqués, gênés et surtout désemparés, ils vont tous avoir du mal à calmer le délire de cette vieille femme obstinée.
Au-delà de cette braderie inimaginable, le lecteur découvre la vie de toute cette famille bourgeoise sur plusieurs générations à travers les souvenirs de chaque personnage, et surtout grâce à de courts chapitres qui, au fil du roman, racontent l’histoire de chaque objet. On s’étonne d’apprendre que la maison est hypothéquée, que les comptes sont fermés depuis longtemps, et surtout que la belle et élégante Faith ne sort plus jamais de chez elle ! Il semblerait que le temps se soit arrêté en 1977…
Lynda Rutledge raconte dans ce premier roman une passionnante histoire de famille avec ses secrets, ses non-dits et son attachement déraisonnable aux objets. Une belle réflexion sur la mémoire et l’importance ou pas de toutes ces richesses accumulées au fil des siècles.
Editions Jacqueline Chambon – 23 €
traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laure Manceau