LA DISPARITION DE JIM SULLIVAN – Tanguy Viel

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viel La disparition de Jim Sullivan est un roman original et passionnant. Original par sa structure, puisque c’est l’histoire d’un roman en train de s’écrire. Soit un narrateur qui lisant essentiellement des romans américains, déciderait d’écrire le sien. Son héros serait prof d’université (ils pullulent dans le roman américain, écrit le narrateur), il aurait la cinquantaine traverserait la fameuse mid-life crisis et aurait pour maîtresse une étudiante sexy travaillant comme barmaid. Et se ferait jeter par sa femme. Il passerait beaucoup de temps à épier cette dernière depuis sa bagnole, une vieille Dodge, forcément. Bagnole qu’il utiliserait pour cruiser à travers ces grands espaces emblématiques du roman américain.

Roman conceptuel, donc, où le narrateur joue le rôle d’un marionnettiste qui s’efface au fur et à mesure que les personnages s’incarnent et prennent leur autonomie. Un roman ironique, certes, de par le procédé employé mais en aucun cas « ricanant » ni « suffisant » comme j’ai pu le lire à droite et à gauche. Tout au contraire, une sacrée bonne histoire, d’où l’humour n’est pas absent, et un bel hommage au pouvoir de la fiction. Chapeau, Tanguy Viel.

Les éditions de Minuit – 14 euros

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