LA CARTE POSTALE – Anne Berest

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Une carte postale reçue il y a vingt ans hante Claire Berest : c’était une vue de l’Opéra Garnier, elle était adressée à sa mère, et avait pour seul texte quatre noms, ceux de ses grands-parents, Ephraïm et Emma, de son oncle, Jacques, et de sa tante, Noémie. Tous les quatre sont morts en 1942 à Auschwitz. Un incident à l’école de sa fille, un dîner avec les amis de son amant, et son histoire familiale l’amènent à s’interroger sur sa judéité et son héritage.

Mené comme une enquête (il y a même un détective privé…), ce roman est singulièrement passionnant et fort. En reconstituant l’histoire de ses arrière-grands-parents, qui commence en Russie, passe en Lettonie, en Israël, puis en France, elle porte le récit d’une génération anéantie. Les émouvants et précieux détails dont elle prend possession, les archives que sa mère a elle aussi compilées pendant des années, les rencontres qu’elle fait : elle parvient à faire ressurgir une histoire tue et enfouie par sa grand-mère, trop douloureuse pour être transmise.

La carte postale est un récit d’une grande intelligence, aussi palpitant que poignant, qui résonne fortement aujourd’hui.

Grasset – 24€

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