L’ACCORDEUR DE SILENCES – Mia Couto

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accordeur de silencesL’avis de Francine : A sa façon, ce conte du Mozambique d’aujourd’hui parle aussi de la mère, mais de la mère première, cette fois, appelée Dordalma, ou plutôt de son absence dans le petit monde peuplé de cinq personnages, masculins, en quête d’oubli, de souvenirs, de désir, de savoir et de silences.

– Le premier narrateur, le jeune Mwanito, qui, à 11ans, éclate en sanglots quand il voit une femme pour la première fois, tant il a accordé les silences de son père.
– Son frère qui a pour seul rêve de fuir la réserve de chasse isolée où les a installés leur père, à l’écart des guerres qui ont ravagé le pays.
– Silvestre, leur père, qui a perdu confiance et « a émigré de sa propre vie » dans le désir fou d’oublier « l’autre côté ».
– Leur oncle Aproximado, demi-frère de Dordalma, qui peut bien perdre son temps là où bon lui semble selon les dires de Mwanito, tout en leur apportant nourriture, vêtements et médicaments de « la-bas ».
– Le camarade Zacaria Kalash, fatigué, qui a voulu émigrer du temps de toutes les guerres.
Jusqu’au jour de l’apparition d’une femme – celle qui a fait pleurer Mwanito – où le monde extérieur les rattrape. Elle (aussi) est à la recherche d’un amour perdu comme elle l’explique par la narration qui se fait désormais à double voix dans une langue toujours aussi poétique, belle, tragique et drôle. Un régal.

L’avis d’Eliette : Un ouvrage magique, qui nous plonge dans l’univers sensible et luxuriant de Mwanito, jeune « accordeur de pianos » isolé au sein de la forêt du Mozambique dans un coin perdu : « Jerusalem ». Mia Couto nous raconte à travers quelques personnages hauts en couleurs et exaltés une histoire de deuil, de culpabilité, de survie. Le récit est celui de Mwanito nous parlat de son père, Silvestre Vitalécio, créateur d’un nouveau monde, de son frère aîné Nlunzi, de son oncle Aproximado, de Zeccaria Kalash le soldat. L’apparition d’une jeune femme blanche va bouleverser le cours de la vie et permettre une nouvelle naissance.

Traduit du portugais (Mozambique) par Elisabeth Monteiro Rodrigues
Métailié – 19 €

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