Un homme prend la fuite : il quitte sa femme et Paris à bord de son voilier. Le monde de la finance s’écroule, et lui qui travaillait pour l’un des pontes de ce milieu se dérobe, emportant avec lui un secret bien gardé depuis l’Antiquité.
La transatlantique en solitaire du financier renégat se double d’un voyage dans le vide : à partir d’Anaxagore, philosophe grec présocratique, qui médita sur l’éther et sur l’absence, en passant par Ptolémée, Galilée, puis d’obscurs mais géniaux astronomes et mathématiciens, on suit ce fil étrange, cette exploration de la vacance, concept philosophique, mathématique, esthétique. Aux sciences succèdent les arts, mais aussi la finance : la réflexion de Bacelli, pleine de métaphores et d’exemples scientifiques, est un ambitieux voyage littéraire, dense et prenant. On se perd avec plaisir dans ce texte qui choisit de faire du vide le principe essentiel, au moyen d’une belle érudition, absolument pas vaine.
Le Nouvel Attila – 16€