ALIAS ALI – frédéric Roux

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ALI A personnage hors norme, il fallait un roman hors norme. Mais est-ce vraiment un roman que nous propose Frédéric Roux ? Oui, si on en croit l’information portée sur la couverture. En fait, c’est un véritable Ovni littéraire que cet Alias Ali, bouquin poids lourd de 898 grammes, sans un poil de graisse, qui par son style très particulier pique forcément la curiosité du lecteur. Imaginez un collage littéraire de 600 pages, fruit de centaines de témoignages d’individus (rarement plus de quelques lignes à chaque fois) qui a un moment ou à un autre ont cotoyé Clay/Ali.

De mon point de vue de lecteur, les bouquins expérimentaux ont souvent comme caractéristique d’être extrêmement chiants à lire. On admire le concept, on applaudit l’originalité de l’artiste, on lit 30 pages jusqu’au moment où ça coince (et ça finit toujours par coincer ) et on retourne au bouquin qu’on était en train de lire, moins original peut-être, mais dont on meurt de savoir la fin. Sauf que justement, pas cette fois.

Alias Ali se dévoré de bout en bout, pas comme la grande fresque dans laquelle on se plonge huit heures durant, plutôt dans une succession de courts rounds de lecture. Super bouquin de métro ou de pause-déjeuner ! Même si la succession des combats rythme le livre et en constitue l’ossature, pas la peine d’être un fanatique de boxe pour plonger, car l’aura d’Ali dépasse les limites du ring. Ali est l’icône d’une époque, l’Amérique des années 60 et le vecteur des conflits qui la traversent : guerre du Vietnam, lutte pour les droits civiques, montée du radicalisme noir…

Une fois le bouquin achevé, une question titille le lecteur : ces témoignages sont-ils tous réels, ou l’auteur a-t-il pris quelques libertés pour huiler la mécanique ? Finalement, quelle importance. Vous ne lirez jamais quelque chose qui ressemble à cela et vous le lirez avec plaisir. Faites l’effort d’être agréablement surpris, achetez Alias Ali.

Fayard – 22 euros.

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