Cela fait maintenant 20 ans que la librairie est installée dans le quartier Sécrétan. Quoi de mieux alors, pour retracer ces dernières années, de vous faire découvrir les livres qui ont marqué ses tables et qui continuent de peupler ses rayons avant de tomber parfois entre vos mains.
Voici 20 livres qui m’ont procuré un grand plaisir de lecture au cours de ces vingt dernières années, que ce soit par la qualité de l’écriture, l’originalité de la structure, la subtilité du propos, la profondeur des personnages, l’atmosphère du récit et parfois un peu tout cela… Certains de ces livres ont été des succès, deux ou trois sont des classiques, les autres sont injustement passés inaperçus.
- Tous, sauf moi – Francesca Melandri : A travers le destin d’un homme singulier, une plongée dans l’histoire coloniale de l’Italie. Très romanesque et très réussi.
- Les invisibles – Roy Jacobsen : Une famille norvégienne, sur une île minuscule, au début du 20e siècle. un confetti oublié dans le tourbillon des saisons et des années qui passent. Superbe !
- Une si longue absence – André Dubus III : Un superbe roman tout en finesse et en subtilité sur l’histoire d’une rédemption impossible.
- Voleurs – Christopher Cook : Un roman prenant, souvent drôle et très bien écrit qui donne envie de prendre séance tenante un billet d’avion pour Houston (c’est vous dire !).
- Les étoiles s’éteignent à l’aube – Richard Wagamese : Ce roman explore le thème de la transmission père-fils en l’ abordant sous un angle original, puisque c’est Franklin qui « porte » son père dans ce huis-clos au grand air, au cœur de cette nature immense superbement rendue par la prose de Wagamese.
- La femme qui fuit – Anaïs Barbeau-Lavalette : « Il fallait que tu meures pour que je commence à m’intéresser à toi.
Pour que de fantôme, tu deviennes femmes. Je ne t’aime pas encore.
Mais attends-moi. J’arrive. » - Dans la grande nuit des temps – Munoz Molina : Un grand (et gros) roman, signé par l’un des plus grands romanciers contemporains !
- La marche royale – Andreas Latzko : Un grand récit humaniste, court mais intense qui dit l’horreur de la guerre et de la passion nationaliste. Poignant et superbe !
- Si rude soit le début – Javier Marias : Dans l’Espagne de la Movida affleure toujours la mémoire des temps du franquisme. Grand roman.
- Le tireur – Glendon Swarthout : Le roman de Swarthout, sec et resserré, est un petit bijou : l’agonie de cette vieille légende de l’Ouest explore toutes les ambigüités de l’archétype du lonesome cowboy, la liberté qui se définit par la solitude, l’impossibilité d’une existence dans un monde moderne, la loi de la violence.
- Le cœur converti – Stefan Hertmans : L’incroyable histoire, au Moyen-Âge, de Vigdis, qui se convertit au judaïsme par amour pour David et traversa l’Europe et la Méditerranée pour fuir les persécutions.
- Alias Ali – Frédéric Roux : Super bouquin de métro ou de pause-déjeuner ! Même si la succession des combats rythme le livre et en constitue l’ossature, pas la peine d’être un fanatique de boxe pour plonger, car l’aura d’Ali dépasse les limites du ring.
- Patria – Fernando Aramburu : Deux familles ennemies s’affrontent dans le pays basque espagnol. Une tragédie contemporaine d’une exceptionnelle intensité.
- Mets le feu et tire toi – James McBride : Ce récit est pour moi un coup de cœur absolu, nul besoin d’être fan du chanteur ni même passionné de musique pour être saisi par la qualité hors norme de ce récit.
- Les détectives sauvages – Roberto Bolano : « J’ai su alors, avec humilité, avec perplexité, dans un élan de mexicanité absolue, que nous étions gouvernés par le hasard et qu’au cours de cette tempête nous serions tous noyés, et j’ai su que seuls les plus rusés, pas moi à coup sûr, allaient se maintenir à flot un peu plus longtemps. »
- La Trace – Forrest Gander : La trace pourra décontenancer les lecteurs qui aiment les romans qui disent clairement où ils vont.. A ceux qui n’hésitent pas à s’engager, comme Dale et Hoa, dans des chemins qui peut-être les mèneront ailleurs, ce roman constitue une lecture toute indiquée.
- Là-bas, août est un mois d’automne – Bruno Pellegrino : Dans ce très beau texte, élégiaque, l’auteur saisit le « presque rien » avec subtilité et une infinie tendresse.
- La femme changée en renard – David Garnett : « Les faits merveilleux ou surnaturels ne sont pas aussi rares qu’on le croit ; il faudrait plutôt dire qu’ils se produisent sans ordre. »
- Les Voix du Pamano – Jaume Cabré : Ce roman peut se lire à la fois comme une saga historique et politique au suspense haletant, qui court sur plusieurs décennies, et/ou comme une œuvre littéraire expérimentale. C’est un pari pour le moins ambitieux mais qui s’avère être une totale réussite.
- Ceux des marais – Virginie Barreteau : On lit rarement de roman où l’écriture sert aussi bien son sujet que dans celui que signe Virginie Barreteau. La brume des marais est palpable, l’odeur du limon perceptible, on se perd avec le docteur dans ce labyrinthe aquatique qui semble avoir avalé l’un de ses habitants, mystérieusement disparu.
