VIES ET MORT DE VINCE TAYLOR – Fabrice Gaignault

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VINCE Trouble et charismatique, celui qui avait tout pour devenir un nouvel Elvis termina son existence dans la déchéance la plus absolue. Brian Maurice Holden alias Vince Taylor est l’archétype de ces loosers magnifiques, chanteurs météorites qui connurent une chute aussi brutale que leur ascension parut irrésistible.

Dans ce récit impeccable, Fabrice Gaignault nous fait revivre l’itinéraire de celui qu’il qualifie d' »Antonin Artaud du rock ». Un livre à recommander à ceux et celles que fascinent les destins hors norme, sans qu’ils soient nécessairement lecteurs assidus de littérature rock. Très vivant et documenté sans abreuver le lecteur de références le livre privilégie le romanesque et évite l’écueil du bouquin pour spécialistes.

Au-delà de l’interprète et de l’auteur (on doit à Vince Taylor Brand New Cadillac, reprise par le Clash sur le mythique London Calling), Fabrice Gaignault s’intéresse surtout à l’homme qui se cache derrière Vince Taylor, ce jeune anglais grandi en Californie qui choisit la France comme terre d’élection parce qu’à l’instar de César il préférait être le premier dans un village qu’un second couteau à Rome. (Niveau Rock, la France du début des années 60 n’a pas tellement changé depuis la Gaule d’Assurancetourix).

Pris en main par Eddy Barclay qui voulut un temps en faire le rival de Johnny, Vince Taylor sera ensuite vite écarté par les producteurs comme par les patrons de salle en raison de son caractère ingérable et de la tournure extrêmement violente que prenaient ses concerts. La gloire dura donc deux ans, et précéda une dégringolade inexorable, rythmée par des come-backs de plus en plus improbables et pathétiques.

Un excellent bouquin, chaudement recommandé.

éditions Fayard – 18 euros

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