Alors qu’elle prononce une allocution en l’honneur de son père décédé depuis peu, Siri Hustvedt se met à trembler : sa voix résiste mais son corps est secoué de spasmes, du cou jusqu’aux pieds. Ce phénomène se reproduira, et la patiente-écrivain se prend à enquêter sur son mal. Hystérie, migraine, hallucinations, épilepsie, anxiété : de la neurologie à la psychanalyse, en passant par la psychiatrie, elle questionne les disciplines. Elle s’intéresse à son propre cas et à celui d’autres patients, rencontrés dans la littérature médicale ou lors d’ateliers d’écriture qu’elle anime dans des institutions psychiatriques. D’hypothèses en digressions, elle compose une passionnante réflexion autour de l’identité, du rapport corps-esprit, de la maladie. Sa rigueur d’analyse (pas vraiment , mais plutôt obsessionnelle), même dans l’introspection, n’empêche pas l’ensemble d’être littéraire : cette Histoire de mes nerfs décrit, autant qu’il y participe, les liaisons entre cerveau, langage, maladie et écriture.
Traduit de l’américain par Christine Le Boeuf
Actes Sud – 22€