Les douze tribus d’Hattie – Ayana Mathis

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hattieEtre libraire, ça présente quand même certains avantages. Contrairement à vous, pauvres lecteurs soumis au rythme tyrannique des sorties éditeur, nous recevons et lisons des titres en toute exclusivité. La classe. Enfin… des fois oui. Des fois on préférerait plutôt avoir eu le droit à un tri sélectif avant, ce qui nous éviterait de nous glisser dans notre lit avec un petit thé, le coeur battant d’espoir, et d’avoir, toujours en exclusivité, la plus grosse déception de notre vie. Par contre, en recevant le tout nouveau Gallmeister, je savais que je pouvais sortir le thé de compétition.

Bon, soyons honnête dès le départ : Gallmeister a eu un pot incroyable en obtenant les droits de ce livre. Publié en 2012 aux US, le roman s’est vendu à plus de 250 000 exemplaires. Pour vous donner un ordre d’idée, c’est à peu près l’équivalent des ventes d’un Goncourt. Je sais, je sais, il ne faut pas nécessairement juger un livre en fonction de ses ventes. Mais là, on peut. Les douze tribus d’Hattie, c’est à la fois un portrait familial et un portrait de l’Amérique du XXème siècle. Hattie arrive à Philadélphie en 1923, fuyant ainsi le Sud et la ségrégation. Elle se marie, et de cette union naissent onze enfants et une petite-fille. Douze chapitres, tous concentrés autour d’un de ses fils ou filles, nous racontent le destin d’une famille noire américaine des années 1920 aux années 1980. Le tour de force que réussit Ayana Mathis est de réussir à dépeindre cette pluralité d’indivualitéS sans jamais s’essoufler : le personnage d’Hattie, au centre de tous les récits sans jamais en être le sujet, est d’une justesse impressionnante.

Sans trop prendre de risque, j’annonce : Les douze tribus d’Hattie sera certainement l’un des meilleurs livres de la rentrée 2014.

Traduit de l’anglais (E.U.A) par François Happe

Editions Gallmeister – 23,40 euros

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