UN JOUR EN MAI – george Pelecanos

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pelecanos Pelecanos revient en très grand forme, avec un roman d’une force et d’une originalité remarquables. Dans l’univers codifié du roman noir, le pardon et la rédemption sont un thème moins exploré que celui de la vengeance. C’est pourtant ce sillon que creuse le roman de George Pelecanos, le quinzième ou seizième traduit en français. Washington, encore une fois, et les années 70 qu’il fait revivre magnifiquement. Alex est un jeune ado, blanc, sans histoires, qui un jour va suivre les mauvaises personnes au mauvais endroit. Cela va lui coûter quelques mois d’hôpital et des cicatrices que les années n’effacent pas. Vingt ans plus tard, la route d’Alex va croiser à nouveau celle de Raymond, l’un de ses trois agresseurs. Le décor, simplissime, est planté. L’art de Pelecanos est de donner une réelle profondeur à ces personnages, ni tout à fait bons, ni franchement mauvais. Certains auteurs, c’est vrai en particulier dans le policier, manient leurs personnages comme des pions au service d’une intrigue. Cela peut donner des histoires haletantes, mais rarement de grands livres. Pelecanos fait justement l’inverse. On ne le lit pas pour l’intrigue, mais pour savoir comment vont réagir ses héros, auxquels on s’attache car ils nous apparaissent étrangement proches.

Ce serait bien qu’un jour, l’éditeur de Pelecanos ait la bonne idée de proposer avec le roman la playlist des musiques évoquées dans chaque titre, tant elle est présente et importante. J’imagine que pour des questions de droits, on risque de devoir attendre un moment. En attendant, voici pour patienter l’adresse d’un blog qui s’intéresse à l’oeuvre de Pelecanos sous un angle musical [||fr] ainsi que le site officiel de l’auteur également doté d’une section musicale. Toutes les références sont là, mais rien malheureusement à télécharger, légalement ou pas. Rien d’autre, ou c’est que je n’ai pas trouvé…

traduit de l’américain par Etienne Menenteau

Le seuil policiers – 21,50 euros

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