NETHERLAND – Joseph O’Neill

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netherlandsans Bien qu’il s’agisse d’un premier roman traduit, Netherland débarque chez nous précédé d’une flatteuse réputation, grâce à Barack Obama himself qui en recommanda la lecture à ses concitoyens. Preuve d’un goût très sûr, car le livre de Joseph O’Neill est un grand roman, une lecture marquante. L’action se déroule dans les quelques mois qui suivent le 11 Septembre. Hans, le narrateur, est hollandais de naissance et a construit sa vie à Manhattan. Une famille unie, un enfant choyé, un job qu’on imagine très rémunérateur, cet équilibre et ce bonheur tranquilles sont mis cul-par-dessus tête par les secousses consécutives à l’attaque du 9/11. La vie de Hans vacille à l’image des deux tours. Obligé de quitter le bel appartement situé dans une zone devenue inhabitable, Hans trouve refuge dans un hôtel improbable, espèce d’arche de Noé peuplée de créatures étranges ou effrayantes, aussi perdues que lui. Surtout, sa femme ne supporte plus le climat délétère de l’après-catastrophe et retourne dans sa Grande-Bretagne natale, accompagnée de leur fils. Rupture temporaire ou définitive ? Les visites bi-mensuelles qu’il fait à sa famille ne font que rendre la séparation un peu plus probable. Son nouvel état de célibataire laisse à Hans beaucoup de temps libre. Un temps libre qu’il met à profit pour réactiver une vieille passion pour le cricket, ce qui lui permettra de lier connaissance avec Chuck, personnage énigmatique et flamboyant, homme d’affaires et/ou mythomane. Netherland, c’est littéralement le récit d’une crise, un entre-deux de quelques mois dans la vie d’un homme, dans une société elle-même déboussolée et qui peine à trouver de nouvelles marques. Un roman qui éclaire l’âme humaine en gardant une part de mystère. C’est superbe, et en ce qui me concerne, c’est LE roman étranger de cette rentrée.

traduit de l’américain par Anne Wicke

Editions de l’Olivier – 22 euros

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