LE TRONE DU PAON – Sujit Saraf

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tronepaon Chandni Chowk est la principale artère commerciale d’Old Delhi, et le théâtre choisi par Sujit Saraf pour planter le décor de son premier roman. Comme le piéton qui se hasarde dans Chandni Chowk, le lecteur risque d’être d’abord asphyxié par le débordement de vie et le très grand nombre de personnages qui déboulent du roman. (L’éditeur a la bonne idée de proposer un marque-page qui reprend la liste et un rapide descriptif des principaux personnages : essayez de ne pas le perdre !).
N’empêche, on trouve assez vite ses marques, et on se laisse captiver par ce « roman monde » extrêmement ambitieux qui embrasse l’histoire contemporaine de l’Inde, de 1984 (assassinat d’Indira) à 1998. A travers l’itinéraire personnel d’une douzaine de héros (Commerçants richissimes, politiciens ambitieux, travailleurs sociaux désabusés, prostituées, enfants des rues et paumés en tous genres) parmi lesquels émerge la figure emblématique de Gopal Pandey, marchand de thé ambulant bramane et pauvre, Sujit Sarat aborde les maux endémiques dont souffre le pays (corruption, heurts interreligieux) tout en ne négligeant jamais l’intrigue.
Roman fleuve sur l’Inde contemporaine, on pense forcément à L’équilibre du monde, de Mistry, roman avec lequel Le trône du paon soutient tout à fait la comparaison, même si Delhi remplace ici Bombay, et les années 90 les seventies. D’un abord sans doute un peu plus complexe à cause de la vaste galerie de personnages, Le trône du paon est également, pour autant que je puisse en juger, plus documenté. Un roman à conseiller sans réserve à tous ceux et celles qui s’intéressent à la littérature du sous-continent.

Traduit de l’anglais (Inde) par Françoise Adelstain

Grasset – 23 euros

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