ACCABADORA – Michela Murgia

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accabadoraL’avis de Francine : « Fillus de anima. C’est ainsi qu’on appelle les enfants doublement engendrés, de la pauvreté d’une femme et de la stérilité d’une autre. De ce second accouchement était née Maria Listru, fruit tardif de l’âme de Bonaria Urrai. ». C’est ainsi que commence l’histoire d’une filiation élective que nous conte Michela Murgia, façon, pour elle, « moins coupable d’être mère et fille »… Une mère qui, pour les habitants du petit village sarde des années cinquante où se déroule l’histoire, est aussi l’accabadora, la mystérieuse « dernière mère », ce qu’ignore Maria.

Le jour où ce secret lui est révélé, Maria se sent trahie par celle dont elle est devenue petit à petit la vraie fille. Elle quitte son île natale pour n’y revenir que trois ans plus tard. Et pour comprendre ce que Bonaria Urrai entendait quand elle lui avait lancé autrefois: « ne dis pas: fontaine je ne boirais pas de ton eau ». Dans une langue poétique, minérale, presque brute, Michela Murgia nous fait sentir la rudesse de l’île de Sardaigne et son esprit qui modèlent les sentiments et forgent des liens autrement plus forts que les seuls liens du sang. Roman superbe.

Traduit de l’italien par Nathalie Bauer

Le Seuil – 17 €

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